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Tribune parue dans Le Monde  le 7 novembre 2025

Appel de 50 experts  pour Label Transmission, la bonne pratique qui libère la transition climatique

Liste des signataires par ordre alphabétique 

Christine Altuzarra, Carbones sur Factures 

Khémara Ang, membre de The Shifters

Patrick Artus, cercle des Économistes

Christian Aubin, Réconcilions-nous ! 

Laurent Babikian, expert modèles d'affaires 2050 à prix d'impact 

Pascal Barneto, professeur, Université de Bordeaux 

Anne Beaufumé, présidente du club des vigilants 

Jean-Marie Beauvais, membre du Conseil Economique Social et Environnemental 

Jean-Marc Béguin, inspecteur général honoraire de l'Insee 

Nicolas Berland, professeur, Université Dauphine PSL 

Didier Blanchet, chaire mesures de l’économie, Paris School of Economics 

Philippe Bois, consultant 

Alain  Burleau, professeur émérite au CNAM 

Laurent Cappelletti, professeur, CNAM 

Claire Cazes, mathématicienne, ancienne élève de l’ENS

Jérôme Cazes, Carbones sur Factures  

Gabriel Colletis, professeur émérite de sciences économiques - Université Toulouse 

Mehdi Coly, cofondateur de Team for the Planet 

Gilles Cormary, pilote Cercle Thématique Comptabilité Carbone - The Shifters

Jérôme Cuny, enseignant-chercheur indépendant en redirection écologique 

Nicolas Curien, membre de l'académie des technologies 

Sylvain de Forges, Carbones sur Factures

Jean-Baptiste de Foucauld, cofondateur du Pacte Civique 

Hugues de Jouvenel, président d’honneur de Futuribles 

Christian de Perthuis, professeur d'économie, Université Paris-Dauphine-PSL 

Laurent Deborde, directeur d'investissement 

Rodolphe Deborre, directeur Innovation et Renaissance Ecologique 

Bruno Delezenne, coach en vente responsable 

Xavier Denecker, membre du collectif Réconcilions-nous 

Jean-Christophe Duval, chercheur en économie écologique, théoricien et concepteur  NEMO IMS  

Jacky Fayolle, économiste-statisticien 

Jean-François Galloüin, professeur école CentraleSupélec 

Pierre Gilbert, fondateur de Sator.fr 

Elisabeth Humbert-Dorfmüller, co-présidente du SPD International

Marine Jeanne, expert-comptable mémorialiste - membre CT comptabilité carbone - The Shifters 

Jean Jouzel, climatologue, président de Météo et climat 

Mathieu L'Hermite, membre CT comptabilité carbone - The Shifters  

Jean-Louis Lacoste, expert-comptable, membre CT comptabilité carbone - The Shifters 

Sylvain Larrieu, statisticien économiste  

José-Luc Leban, président de Performance & Control 

François Lecointe 

Frédéric Lefebvre 

Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement et co-présidente de Cap Ecologie 

Laurence Magne, vice-Présidente Sète Agglopole Méditerranée 

Dominique Marbouty, vice président de l’association meteo et climat 

Mélissa Mariën,  membre CT comptabilité carbone - The Shifters 

Christophe Maurel, professeur, Université d'Angers 

François Meunier, économiste

Emmanuel Millard, vice-Président IAE Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Président Commission Finance Responsable Groupe AFNOR 

Alain Minczeles, ancien directeur de la gestion financière de la Caisse des dépôts

Daniel Morin, Carbones sur Factures 

Stephanie Nassif Veillon, Carbones sur Factures 

Stéphane  Ouvrard, professeur finance comptabilité Kedge Business School 

Antoine Paille, fondateur d'entreprises financières 

Marie-Hélène Pebayle, présidente de la DFCG 

Jean Pisani-Ferry, Bruegel et Sciences Po 

Joël Prohin, ancien directeur de la gestion des placements de la Caisse des dépôts 

Pascal  Quiry, professeur de finance à HEC Paris

Isabelle Rabaron, Carbones sur Factures 

Joëlle Randriamiarana-Lalléchère, maître de conférences, Université de Rouen 

Dominique Redor, professeur émérite à l'université Gustave Eiffel, chercheur associé au Centre d'Etudes de l'Emploi du CNAM 

Katheline Schubert, professeur associé Ecole économique de Paris 

Côme Segrétain, professeur, Université de Lille

Jean-François Soupizet, conseiller scientifique Futuribles International 

Marc-Olivier Strauss Kahn, directeur général honoraire de la Banque de France 

Joëlle Toledano, professeur émérite des Universités, économiste 

Hubert Tondeur, universitaire, directeur de l'INTEC, professionnel de l'expertise 

Olivier Tribondeau, directeur ECOMOB 

Serge Valant Gandja, professeur de comptabilité - Kedge Business School 

Valérie Vanwormhoudt, Carbones sur Factures 

Gilles Wallis, pilote du CT comptabilité carbone - The Shifters

« Nous consommons sans avoir aucune visibilité sur la conséquence de nos choix pour l’atmosphère »

Dans une tribune au « Monde », un collectif auquel appartiennent notamment l’ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage, le climatologue Jean Jouzel et l’ex-commissaire au Plan Jean-Baptiste de Foucault appellent à faire figurer à côté du prix des produits leur « contenu carbone ».

Comment lutter contre le réchauffement quand on ignore quel impact chiffré ont nos actions sur le climat ? Les pouvoirs publics ont multiplié les indicateurs environnementaux et les obligations de reporting, notamment pour les entreprises et les banques. Mais la société reste privée de l’information décisive pour agir : l'impact de chacun de nos choix sur les émissions de gaz à effet de serre.

Quand nous achetons un produit, nous ne savons pas combien de gaz à effet de serre a été émis pour le fabriquer et le livrer. Quand une banque ou un particulier financent un projet, ils ignorent généralement de combien il augmentera ou réduira les émissions dans l’atmosphère. Nous décidons donc sans visibilité sur la conséquence de nos choix pour l’atmosphère.

Deux informations pourraient tout changer. A côté du prix d'un produit devrait figurer son "contenu carbone" : la quantité totale de gaz à effet de serre émise tout au long de sa fabrication et de sa distribution. A côté du rendement financier d'un investissement, son "rendement carbone"  : l’impact qu’aurait le projet sur les émissions futures. Si ces deux données étaient transmises de manière systématique, les décisions économiques deviendraient cohérentes avec les objectifs de la transition.

Les outils existent. Grâce à la Comptabilité carbone cumulative*, une entreprise peut désormais calculer de manière simple, comparable et vérifiable le contenu carbone de ses produits. Et plus ses fournisseurs partagent aussi cette information avec elle, plus le calcul devient précis. Même une petite entreprise peut faire le calcul en quelques heures par an.

Sur cette base, une bonne pratique émerge : Label Transmission. Son principe est volontaire et minimaliste : chaque producteur transmet à ses clients le contenu carbone de ce qu’il vend, et chaque client, qu’il soit particulier, entreprise ou collectivité, en tient compte dans ses choix. Cette simple circulation d’information enclenche une dynamique vertueuse : la transparence crée la comparaison, la comparaison favorise la concurrence, et la concurrence tire les émissions vers le bas.

C’est maintenant qu’il faut enclencher la bonne pratique, et les autorités publiques - ville, nation, Union européenne - ont un rôle décisif à jouer. Une collectivité qui soutient Label Transmission valorisera, dans ses marchés publics,  les fournisseurs transparents sur le contenu carbone de leur offre ; elle accompagnera les entreprises qui souhaitent s’engager et publiera le contenu carbone de ses propres services. Le tout sans coût pour les finances publiques ni contraintes : la démarche repose sur la confiance et la responsabilisation.

Les citoyens peuvent eux aussi encourager cette bonne pratique. L’affichage du contenu carbone avait été décidé lors du Grenelle de l’environnement en 2007, puis proposé par la Convention citoyenne pour le climat en 2020. Il n’a jamais été vraiment réalisé. Label Transmission permet d’en reprendre le fil, simplement et progressivement. En demandant à leurs marques, à leurs fournisseurs ou à leurs banques de jouer la transparence, les citoyens renforcent la légitimité sociale de cette démarche.

Tant que nous ne saurons pas clairement l’impact carbone chiffré de nos décisions, nous continuerons à avancer dans le brouillard. Transmettre ces chiffres, c’est rendre l’équilibre de l’atmosphère visible dans nos choix économiques — et donner à la transition les moyens de réussir.

*En Comptabilité carbone cumulative (nom proposé par l’économiste Ulf von Kalckreuth) l’entreprise calcule le contenu carbone de ses produits comme ses prix de revient, à partir de ses comptes et de références publiques. Cette approche libre et gratuite a été notamment inventée par l’E-ledgers Institute (Université d’Oxford), le Cercle Comptabilité carbone des Shifters et Carbones sur factures. Une coalition Carbon Measures de très grandes entreprises et banques (Air Liquide en France) vient de se créer autour de l’approche.

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